grande avec des outils et des graines
SOCIÉTÉ

Bienvenue chez Prosper, où l’on développe « le jardinage humain »

Ce mercredi 10 mars, un groupe d’enfants du catéchisme est venu apprendre à jardiner Chez Prosper à Lannion, tiers-lieu écologiste et solidaire.

Tournez à droite au 17 boulevard de La Fayette (Lannion), franchissez les haies de sapins, avancez encore quelques mètres sur le sentier battu. Vous voilà Chez Prosper, une bâtisse bretonne sur deux étages, une grange, et quelques 6 hectares de terres. En trois ans, le terrain a accueilli une cinquantaine de bénévoles, mais aussi des associations (Jamais sans toit, Secours Catholique, Comité de Soutien aux Sans-Papiers…), des précaires et curieux·ses venu·es de toute part. 

Une quinzaine d’enfants du catéchisme sont présents ce matin, muni·es de bêches et de graines, bravant pluie et vent breton pour découvrir le lieu. « J’ai regardé la liste, ceux qui se sont inscrits ce sont les plus coriaces, ils ne craignent rien » rigole Anne, accompagnatrice, en alignant une trentaine de petits pots. 

L’écologie, au cœur du projet 

La troupe déambule dans le jardin-potager, « Suzanne et Leonard, vous êtes déjà venus, ce poirier c’est toi qui l’a planté Léonard, non ? Derrière vous, c’est le coin qui sera animé par les enfants qui viennent ici, ce sera là, s’il y a spécifiquement un truc que vous avez envie de planter, savoir ce que ça va donner » décrit au fur et à mesure Patrick Salaun, l’un des premiers membres du collectif.

Chez Prosper, du nom du défunt de 97 ans qui a laissé son terrain à l’association Le Relais Des Fraternités, on plante dans le respect de l’environnement : à l’automne, l’équipe accueillait Marc Dufumier, ingénieur agronome, pour recevoir des conseils en permaculture et agro-écologie.

Mais, la plupart du temps, ici « on est autodidactes, l’idée c’est que chacun apporte ce qu’il sait » glisse Pierre-Jean, un des bénévoles présents, bonnet rouge enfoncé sur la tête et bottes de pluies enlisées dans la terre.

Chez Prosper, du nom du défunt de 97 ans qui a laissé son terrain à l’association Le Relais Des Fraternités, on plante dans le respect de l’environnement : à l’automne, l’équipe accueillait Marc Dufumier, ingénieur agronome, pour recevoir des conseils en permaculture et agro-écologie. Mais, la plupart du temps, ici « on est autodidactes, l’idée c’est que chacun apporte ce qu’il sait » glisse Pierre-Jean, un des bénévoles présents, bonnet rouge enfoncé sur la tête et bottes de pluies enlisées dans la terre. 

En fin de matinée, Patrick raconte à l’assemblée d’enfants couverts de traces de boue « L’écologie c’est très important – je ne vous apprends rien – mais l’écologie, c’est aussi prendre soin des autres, de sa famille, de ses amis, de soi, ici on fait du jardinage humain » .  

Tiers-lieu à vocation de mixité sociale 

« Le constat, c’est aussi qu’on est dans une société où parfois, certains descendent du train, certains restent à la marge et permettre que tout le monde ait un espace pour  créer du lien social, c’est important, surtout en ce moment » explique Patrick.  L’imposante charpente de yourte qui se dresse en haut du terrain caractérise bien l’idée : cet été, une vingtaine de jeunes venu·es de différents pays et coins de la France sont venus aider à sa construction. Un jour peut-être y prendra place « un petit restau, on espère, quelque chose qui soit simple, abordable, où chacun puisse mettre la main à la pâte. Faire un espace où les gens pourraient acheter la production du jardin, selon leurs moyens. En gros, développer un lieu alimentaire, qui ne soit pas seulement distributif, pour les personnes en situation d’exclusion. ». Après 20 ans en tant que cuisinier, 20 ans en tant que travailleur social, ce projet est tout trouvé pour lui. 

Actuellement en recherche de financements, l’association a répondu à trois appels à projet de France Relance – un plan du gouvernement visant à préserver les territoires – dans la perspective de voir le projet « s’agrandir, évoluer au fil de ceux qui y passeront. On aimerait faire des ateliers où les gens viendraient s’inscrire, il y a plein de choses à penser et à faire ! » 

Koupaïa Rault

Photos : Alicia Arquetoux

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