Mickaël Miles est le chef de service de l’Amisep de Lannion
SOCIÉTÉ

L’association Amisep redoute « les dommages collatéraux qui vont découler de la crise »

L’Amisep Lannion, organisation qui accueille les personnes dans le besoin (sans abri, mal logés), continue de recevoir malgré les conditions sanitaires. Mickaël Miles, chef de service de l’association, a répondu à nos questions sur le fonctionnement dans cette période particulière.

Depuis plus d’un an l’Amisep (Association morbihannaise d’insertion sociale et professionnelle) Lannion doit faire face à de nouvelles difficultés. L’association propose des hébergements d’urgence et de la nourriture pour les personnes sans-abris. Un établissement essentiel qui n’a pas fermé ses portes depuis le début de la crise sanitaire, et a même parfois étendu ses heures d’ouverture, pour permettre à tout ceux dans le besoin d’avoir de quoi survivre.

Quelle est l’activité principale de l’Amisep en ce moment ?

En ce moment on se doit de maintenir un contact, un lien social avec les personnes qui ont besoin de nous. On apporte une réponse pour les besoins primaires (mise à l’abri, restauration) et également pour les personnes qui peuvent être victimes de violence. Il y a un besoin d’aider ces personnes qui peuvent être exclues socialement.

Est-ce que vous avez dû modifier votre accueil des personnes avec l’arrivée du Covid ?

C’est un lien qu’il a été compliqué de garder avec la crise sanitaire. On a dû mettre en place des limitations à cinq personnes maximum dans l’établissement, le port du masque obligatoire et la distanciation physique. On a plus de mal à accueillir toutes les personnes pendant les confinements, puisqu’on a moins de personnel pour traiter la demande. Et puis aussi on a été moins sollicités parce que les sans-abris et ceux qui auraient besoin de nous pensaient que le lieu d’accueil était fermé.

Vous avez peur d’un accroissement de la population qui va avoir besoin de vous ?

Pour remettre dans le contexte, on a accueilli près de 350 personnes à l’Amisep de Lannion l’année dernière. Mais oui on est craintif des dommages collatéraux qui vont découler de la crise sanitaire. Et puis on a aussi peur que les personnes qu’on a pu aider rechutent dans des addictions, etc. Aujourd’hui, même quelqu’un qui est stabilisé va ressentir du mal-être.

Comment aidez-vous les personnes qui viennent solliciter votre aide pour les réinsérer dans la société ? 

On est d’abord une organisation d’urgence. On propose des hébergements temporaires, de l’aide alimentaire en premier lieu. Ensuite on va les accompagner dans les dossiers, en association avec les services d’Etat, la mairie, la maison du département ou encore le CCAS (Centre Communal d’Action Sociale). Et puis aussi on a tout un travail de veille qui est nécessaire, pour sensibiliser les demandeurs aux droits et aux minima sociaux auxquels ils ont droit.

Vous pourriez également aimer...