SPORT

Du parasurf pour montrer que « les handicapés sont autant capables que les valides »

L’association Fastsurf lance une campagne d’événements, cet été, pour mettre en lumière la pratique de ce sport pour les personnes porteuses d’un handicap, le « parasurf », dans le Trégor.

L’association de sport adapté Fastsurf (French adaptative surfers tank) met en place une campagne d’événements pour mettre en lumière le surf pour les personnes handicapées, cet été dans le Trégor. Parrainée par Pascal Mazé, recordman mondial d’apnée dynamique, et Katell Michler-Robert, vice-championne du monde de parasurf, l’association, qui organise là ses premiers événements publics, espère ainsi apporter de la visibilité à la pratique.

Trois dates ont d’ores et déjà été annoncées par l’association : une journée Handifférence avec une initiation au surf accompagné de l’association Les Enfants de Trestel le dimanche 6 juin, une journée Surf et handicap avec le Rotary Club de Perros-Guirec le samedi 19 juin, et une compétition de parasurf co-organisée par le Scwal (Surf Club des Watermen Libre) les 18 et 19 septembre. Cette dernière date sera également la première coupe de France de parasurf, avec la venue des meilleurs compétiteurs et compétitrices de France et une possible ouverture aux compétiteurs internationaux. Vincent Nadal, membre du bureau de Fastsurf et chargé de l’organisation événementielle, explique avoir reçu plusieurs sollicitations de sportives et sportifs de la région : « Il y a une réelle demande des surfeurs »

L’apnéiste Pascal Mazé devrait également animer un stage pour les personnes handicapées à la piscine Ti Dour de Lannion, quand les conditions sanitaires le permettront. Son objectif ? Sensibiliser les participants et participantes, notamment les moins autonomes, à l’importance de l’apnée en cas d’accidents en mer. Cette pratique permet par exemple d’éviter les mouvements de panique, or  « il est important de leur apprendre à se gérer seul dans l’attente des secours », justifie Vincent Nadal.

Si ce genre d’événement est attendu par le public, l’association rencontre tout de même des problèmes d’accessibilité aux lieux de rendez-vous.« On doit fournir des réponses à tout : comment j’accède à la plage ? Comment j’accède aux vestiaires ? Comment j’accède à des douches ? », explique Vincent Nadal. 

Une jeune association pleine d’ambitions

Grâce aux hippocampes, des chariots pour aller jusqu’à l’eau, l’accès à la mer est possible pour les personnes handicapées. « Le problème, c’est le coût de ce genre d’outils : à 2 500 euros pièce, on ne peut pas en acheter suffisamment », continue-t-il. A défaut de matériel en quantité suffisante,  ce sont des bénévoles supplémentaires qui seront chargés de porter les fauteuils roulants.

En France, aucune organisation ne permet aujourd’hui aux surfeur·euses handicapé·es de pratiquer leur sport à l’étranger, et l’association a été créée en mars 2020 justement pour accéder à des compétitions internationales. Katell Michler-Robert, habituée de ces rendez-vous,  souligne donc « un réel besoin auquel Fast va essayer de répondre ». Seule femme handicapée a faire des podiums en parasurf en France, la présidente de l’association espère montrer que « les handicapés sont autant capable que les valides : on est des sportifs comme les autres ».

Âgée de 48 ans, la sportive essaie désormais « de passer le flambeau » à une nouvelle génération de parasurfeurs·euses. « On est là pour le sport, pas pour faire des ronds dans l’eau sur des vaguelettes de vingt centimètres », ricane-t-elle. 

 

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